Qu’elles sont-elles réellement, ces plantes que nous appelons communément ces herbes adventices et que nous considérons comme « mauvaises » ? Du latin adventicius qui signifie : « qui s’ajoute, supplémentaire, venant de l’étranger », ce terme apparaît en 1751 dans le langage du droit. On qualifie donc de mauvaises ou d’adventices, ces herbes indésirables qui croissent dans les cultures.
Dans la vision du jardinier pour qui rendre « propre » est un incontournable d’un jardin réussi, cette flore « spontanée » n’est pas bien accueillie. Elle concurrence les espèces cultivées et sélectionnées par l’homme. Dans l’agriculture, les moyens utilisés pour éliminer cette flore sauvage sont devenus de plus en plus nuisibles aux écosystèmes: le labour profond, les brûlis et la déforestation et l’usage des herbicides. Ces pratiques ont un impact négatif désormais reconnu sur l’environnement, détruisant les habitats naturels et la biodiversité et polluant les sols et les eaux. La logique même du désherbage doit donc être interrogée pour que le jardinier œuvre à préserver la nature et évite de la dégrader. Voici donc quelques idées à appliquer dans vos cultures et votre jardin d’agrément pour vivre un peu mieux avec cette flore spontanée, qui vous allez le découvrir, peut s’avérer très utile !
Vous pouvez commencer par laisser pousser librement les « mauvaises herbes » sur une partie de votre parcelle. Ceci est un excellent moyen d’abriter la faune auxiliaire, notamment les insectes régulateurs. Ces « bandes enherbées » sont aujourd’hui reconnues pour leur utilité sur la faune et la flore, ainsi que pour leur efficacité, notamment dans la lutte biologique intégrée dans les vergers. Aussi, là où elle n’est pas gênante, on peut laisser pousser la végétation spontanée, puis la « récolter » et l’utiliser comme engrais vert ou comme paillage. On a vu certains jardiniers développer beaucoup d’effort pour implanter une légumineuse comme engrais vert avant de s’apercevoir que la prairie naturelle locale était riche en mélilot qui poussait spontanément ! De nombreuses plantes, considérées comme des « mauvaises herbes », sont en fait comestibles, et parfois délicieuses. Par exemple : égopode, pissenlit, lamier, violette, mouron blanc, chénopode, amarante, pourpier et bien d’autres qui sont fréquentes dans nos jardins. Mais avant toute dégustation, faîtes-appel à un naturaliste qui saura vous former à la reconnaissance de ces plantes sauvages et comestibles et à leur cueillette respectueuse de l’environnement et de votre santé. Certaines plantes qui poussent au jardin sans y avoir été invitées peuvent se révéler très utiles au jardinier pour pailler le jardin ou pour préparer des purins. Les principes actifs de l’ortie, la prêle, la consoude, la fougère permettent d’utiliser leur purin pour stimuler la résistance de plantes cultivée ou pour favoriser aussi la croissance.
Pour vous familiariser avec ce monde passionnant des plantes, procurez-vous un livre sur la flore locale et conseillez vos amis jardiniers sur le bien-fondé des plantes sauvages !